Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
J’ai commencé par créer en 2004, l’association pour la promotion du service civil dont le but était de démultiplier le budget de l’éducation en développant un service civil qui aurait assuré une partie des missions de la fonction publique. Le service civil permet de donner progressivement une première expérience professionnelle durant les études, et l’associe à une première expérience civique afin que chaque génération soit consciente de ses devoirs et des responsabilités.
Pour moi, cette association de promotion du service civil fut extrêmement importante. Le service civil pourrait devenir une nouvelle institution. Il s’est considérablement développé depuis quelques années mais n’est qu’à l’aube du potentiel qu’il recèle.
J’ai ensuite fondé la société Imaginatio en 2005, qui s’est spécialisée dans l’intelligence artificielle et dont le but fut de développer une technologie à même de relier les connaissances les unes aux autres afin que, sur n’importe quel sujet, les connaissances vous soient apportées comme “sur un plateau”. Nous avons ainsi développé avec notre équipe un traitement de texte “intelligent”, une sorte d’écriture augmentée. Notre logiciel appelé Splayce permettait aux avocats et aux juristes de découvrir en temps réel toutes les références juridiques citées dans le document qu’ils consultaient ou rédigeaient. En parallèle d’Imaginatio, j’ai créé Stootie en 2011, car il n’existait aucune application permettant de simplement relier des personnes ensemble pour faire des choses instantanément à un endroit donné. Le potentiel pratique de cette idée était considérable !
Comment vous est venue l’idée de Stootie ?
L’idée de Stootie m’est venue en réfléchissant aux possibilités d’optimiser l’utilisation des ressources existantes. Nous sommes en effet, à un instant donné, à un endroit donné mais il n’existe pas de manière simple de savoir toutes les ressources qui sont autour de nous : objets à emprunter, livres à lire, services à demander. Vous habitez à la campagne, vous n’avez pas de voiture, quelqu’un qui réalise un trajet tous les jours peut vous livrer des courses facilement. Stootie est né de ce constat, déjà présent dans l’idée du service civil que nous pouvons, collectivement, créer une société meilleure en optimisant l’allocation des ressources. Dans Stootie, il y a ainsi d’un côté l’idée collaborative du service civil et de l’autre les possibilités inhérentes au smartphone : temps réel, expérience personnalisée, géolocalisation.
Stootie, ça consiste en quoi ?
Sur quoi repose votre business model ?
Stootie dispose d’un système de paiement en ligne qui permet de sécuriser la prestation du service demandé. Si vous proposez vos services, passer par le paiement en ligne vous assure le fait qu’il vous est payé. Le montant de la transaction est en effet conservé par Stootie et n’est versé qu’une fois la prestation réalisée. Sur ce paiement, Stootie prélève une commission totale de 15 %.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Un conseil simple : prendre du recul aussi souvent que possible, confronter ses idées à celles d’autres personnes pour comprendre l’ensemble de la problématique et y répondre de la bonne manière.
Votre avis sur l’économie collaborative ?
Quels sont les projets à venir pour Stootie ?
Nous avons récemment réalisé un tour de table très significatif de près de 10 millions d’euros. Ce qui nous a permis de recruter des personnes au potentiel remarquable. Nous allons annoncer, dans les mois à venir, des évolutions très importantes de l’application qui vont changer la manière dont nous regardons le monde qui nous entoure.